Les opérateurs du secteur du global business ont eu du mal à cacher leur irritation. «Certains ont passé une nuit blanche hier», explique Assad Abdullatiff, le président de l’Association of Trust and Management Companies (ATMC). En cause, une correspondance que le Premier ministre a adressée à l’Union européenne ce 4 février. Pravind Jugnauth répond à une lettre reçue de l’UE le 1er février. Il assure le Code of Conduct Group (Business Taxation) : «Mauritius is committed to address the identified deficiencies» dans le régime d’exemption fiscale et précise que les changements seront apportés d’ici fin 2019.

L’UE avait donné au ministre des Finances la possibilité de répondre d’ici le 15 février, mais la réponse du gouvernement envoyée rapidement fait tiquer les opérateurs qui déplorent le manque de consultation. Ils craignent de voir toutes les réformes entreprises depuis le Budget 2018-2019 tomber à l’eau. Faisant ainsi à nouveau planer toutes sortes d’incertitudes sur l’avenir du secteur de l’offshore à Maurice. Menaçant, du coup, de faire fuir les investisseurs qui viendraient frapper aux portes des opérateurs du global business à Maurice.

Une réunion urgente est réclamée dans la nuit du 7 février. Au ministère des Finances, un groupe de travail composé de l’ATMC, Global Finance Mauritius, la Mauritius Bankers’ Association, de l’Economic Development Board, de la Mauritius Revenue Authority, de l’Attorney General’s Office et de représentants des ministères des Finances et des Services financiers s’est réuni ce 8 février de 14h30 à 16h.

«Il y a eu plus de peur que mal», révèle, soulagé, Assad Abdullatiff. Le manque de communication et de concertation avant l’envoi de la correspondance entre le ministère et les opérateurs a laissé planer le doute à l’effet que l’UE a trouvé que toute la juridiction mauricienne permet des «harmful tax practices» et que tout le cadre sera à nouveau changé par le gouvernement.

Or, explique le président de l’ATMC, évalué sur 5 critères différents, c’est sur celui de la substance que le centre financier mauricien obtient une évaluation «harmful». Les préoccupations soulevées sur les questions de ring-fencing et targeting non-residents seront résolues sans grande difficulté, jugent les opérateurs. Par contre, Maurice pourra de nouveau se montrer «compliant» en matière de substance moyennant quelques changements réglementaires. «Ils sont en discussion», précise Assad Abdullatif.

«Nous sommes arrivés plus que pessimistes à cette réunion. Nous en ressortons avec un petit regain d’optimisme», entend-on du côté des opérateurs. Mais pour l’ATMC, les états d’âme des opérateurs ne sont que secondaires. «L’optimisme ne reviendra que quand l’UE aura confirmé que Maurice ne se trouve pas sur sa liste noire» des centres financiers.

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