L’ancien gouverneur de la Banque de Maurice (BoM) est revenu aux Casernes centrales ce lundi avec un affidavit en main (voir liens plus bas). Dans le document, juré vendredi dernier en Cour suprême, Rundheersing Bheenick détaille la provenance d’un certain nombre de documents saisis chez lui lors d’une perquisition de la police, le 13 février. L’ancien patron de la Banque centrale explique aussi la provenance de Rs 1 million dans une demi-douzaine de devises étrangères.

Dans son affidavit, Bheenick reproche, documents à l’appui, à la police de ne pas lui avoir donné l’occasion d’expliquer la provenance des documents et de l’argent saisis. Malgré l’insistance de son avocat, Hervé Duval Jr. Dans le premier cas, Bheenick soumet à la Cour suprême une série de correspondances entre la hiérarchie de la Banque centrale et lui pour démontrer qu’il a signifié son intention de restituer les documents de l’institution dès l’annonce de sa révocation, le 26 décembre.

A ce sujet, l’ancien numéro un de la BoM juge que la police n’avait aucune autorité de saisir les documents trouvés chez lui car ceux-ci sont couverts par le secret bancaire, qui ne peut être levé qu’à travers l’intervention d’un juge. C’est ce même raisonnement qui pousse Bheenick à préciser qu’il n’est pas en mesure de donner des renseignements sur les décisions internes à la Banque de Maurice, étant toujours lié par son « oath of confidentiality » juré au moment de son entrée en fonction comme gouverneur en 2007.

Dans le cas d’autres objets (ordinateurs portables, tablettes, téléphone, coffre et voiture) appartenant à la Banque de Maurice, Bheenick soumet également des échanges de courrier où il signifie son intention de les racheter.

Au sujet des devises saisies chez lui, Bheenick affirme qu’il s’agit des reliquats de per diem qui lui ont été remis en monnaies étrangères lors de ses fréquents déplacements à l’étranger comme gouverneur de la Banque de Maurice. Selon lui, les bordereaux attachés à certaines liasses de devises attestent du fait qu’elles ont été échangées par des salariés de la Banque et ne proviennent pas d’activités illicites.

Le 17 février, la police a logé trois accusations provisoires contre Bheenick. Pour blanchiment d’argent, recel d’objets volés et vol. Pour Bheenick, c’est sa « proximité perçue » avec Navin Ramgoolam qui lui vaut ses démêlés avec la police. Il affirme ainsi ne rien savoir de la provenance des Rs 220 millions saisies chez l’ancien Premier ministre tout en expliquant que durant son mandat, la Banque de Maurice n’a pas entretenu de « banking relations » avec Ramgoolam.

Plus loin, Bheenick revient à la charge contre la police. « I state that the police clearly acted out of a political motivation », affirme-t-il. Et d’expliquer qu’il a pris connaissance de rumeurs faisant état de son arrestation imminente dans le sillage de l’affaire BAI/Bramer.

L’affidavit
Annexe à l’affidavit

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