La réunion de l’instance de décision suprême des mauves a été tout sauf calme ce dimanche. Entre ceux dénonçant les « yes men » et ceux prenant résolument la défense de Paul Bérenger ainsi que la direction actuellement en place, les débats ont été plutôt houleux. L’agenda du jour, posé clairement par les intervenants du bureau politique, était le vote d’une motion de confiance à l’égard de la direction actuelle. Prenant la parole, le leader du MMM a d’emblée suggéré que la rencontre d’aujourd’hui soit entièrement consacrée à la discussion et que le vote ait lieu la semaine prochaine. Afin notamment de permettre à toutes les régionales du parti de consulter leurs branches en vue de dégager une consigne de vote pour chacune des représentations locales du parti.

Anticipant peut-être une séquence débat électrique, le leader de mauves a prié les journalistes vidéos d’éteindre leurs caméras. Paul Bérenger a néanmoins expliqué que les caméras éteintes, chacun pourrait s’exprimer librement sans craindre de représailles de personnes ayant une opinion contraire au sein du parti. Les opinions se sont en effet exprimées librement.

Dès le départ, un militant a ainsi contesté la mise en place d’une direction collégiale de neuf membres. Exigeant au passage que Bérenger explique si cette instance de décision est prévue dans la Constitution des mauves. La réponse du chef du parti du cœur ne viendra pas. Ce dernier se contentant d’expliquer que c’est à partir d’un mandat obtenu par l’assemblée des délégués et le comité central que l’équipe dirigeante a été constituée.

Les critiques contre l’équipe dirigeante se sont poursuivies avec les interventions très remarquées, et applaudies, de Kavi Ramano et Steven Obeegadoo. Les deux membres du bureau politique avaient choisi de s’asseoir dans la salle et non sur les chaises réservées à côté de leurs autres camarades du bureau politique, sur la scène. Dans sa mise au point à un commentaire de Bérenger, Kavi Ramano a affirmé ne pas être un « roder bout » tout en critiquant la « super instance » que serait devenue la direction collégiale. Et qui, selon Ramano, prendrait des décisions sans en informer les autres membres du bureau politique. La mise au point de Ramano a quelque peu dégénéré en un match de ping-pong entre son leader et lui.

Poursuivant sur la même lancée, c’est Steven Obeegadoo qui a également remis en cause certaines décisions récentes de la direction mais également son attitude vis-à-vis de ceux ayant récemment démissionné du MMM. Selon le candidat malheureux de Curepipe-Midlands (no 17), le malaise au sein du MMM provient également du fait que certaines personnes élues avec des scores importants au sein des instances du parti ont néanmoins été reléguées au second plan. Et de faire état de la « proposition dégradante et humiliante » lui ayant été faite de se joindre à la direction en tant que secrétaire général adjoint. Alors qu’il a été titulaire du poste de secrétaire général pendant de nombreuses années. « Kot meritokrasi, kot demokrasi ? », a lancé l’ancien ministre de l’Education.

Devant la tournure des débats, Paul Bérenger a estimé que le vote sur la question de confiance ne pouvait pas attendre encore une semaine. Car dans l’intervalle, le parti et ses dirigeants seraient susceptibles de subir de nouvelles attaques d’adversaires en dehors et au sein du parti.

Votant à bulletin secrets, les branches présentes se sont donc prononcées sur la question de savoir si l’actuelle direction avait la confiance des militants. Après l’exercise de vote à bulletin secret, la direction a obtenu 236 votes de soutien et 50 suffrages de censure. Néanmoins, puisque seuls 54% des branches du parti se sont exprimés ce dimanche, le leader du MMM a proposé à l’assemblée des délégués de renouveler l’exercice de vote la semaine prochaine. Motion qui a été avalisée par les militants.

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