L’univers va vers le désordre. C’est une loi  de la nature. Faut-il pour autant nous désespérer ? Non, sauf si nous accélérons cette marche en détruisant. Et en nous détruisant. Le paradoxe est que c’est en voulant construire… que nous devenons les pires destructeurs.

Nous avons confondu notre responsabilité de déconstruire, afin de mieux construire, avec notre instinct de destruction. Regardons le monde, jusqu’à plus près de nous, voire en notre for intérieur. Souvent, nous n’y voyons que de la violence destructrice. Or, ce qu’il nous faut afin de construire, ce n’est pas le chaos. Il nous faut nous donner le temps de la déconstruction. Il nous faut nous arrêter pour nous remettre en question, reprendre nos sens, nous réconcilier avec nous-mêmes, voir le monde d’un autre regard, nous défaire de certaines habitudes, désapprendre avant de réapprendre, nous débarrasser des chaînes qui nous emprisonnent, dégager la voie afin d’entreprendre une transformation. Il nous faut retrouver la foi pour nous délier des racines du mal qui nous ronge afin de pouvoir avancer. Détruire ne fait que déplacer le désordre ailleurs, et le chaos ne fera qu’augmenter. Chasser le naturel, il revient… au galop.

A l’heure où tant de ressources de notre planète souffrent de notre surconsommation, il nous faut  ssayer de tout réduire, réutiliser et recycler dans un même élan solidaire de déconstruction avec le moindre désordre. Cela s’applique aussi à la « réforme » de nos systèmes : leur transformation passe par une nécessaire déconstruction. C’est en restant au plus près de l’équilibre de l’âme, du cœur, de l’esprit, du corps, de notre entourage et des éléments de  la nature que nous ferons le moins de désordre possible. Notre complexité humaine est souvent notre pire ennemi, un défi.

Construire à partir d’une destruction aveugle, sinon sélective afin de satisfaire l’intérêt de certains, est devenu aujourd’hui synonyme de changement. À l’époque où tout se veut « smart », n’a-t-on pas droit à une gouvernance qui le soit aussi, littéralement, dans le public comme dans le privé, à l’échelle des collectivités locales comme au plan global ?

Vivement une éthique de la transformation pour le bien, qui repose sur la déconstruction et non la destruction !

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