«Aucune mesure de précaution n’a été prise pour assurer la sécurité des employés» face à l’épidémie de pneumonie virale causée par le coronavirus originaire de Wuhan, s’insurge un employé d’Airmate. Or, «nous sommes en contact direct avec les passagers», rappelle-t-il. Des masques, des gants, du désinfectant pour les mains et même des vaccins sont réclamés, dit notre interlocuteur. Du côté des officiels, on ne veut pas être alarmiste.

A l’étranger, et même dans certains aéroports du continent africain, des employés portent des masques, font remarquer ces personnes qui officient à Plaisance pour expliquer leur étonnnement quant au manque de mesures de sécurité qui les concerne. D’autant que, poursuivent-ils, des passagers en partance pour la Chine qui ont passé quelques jours dans l’île peuvent être contagieux, tout comme ceux en transit. Les autorités chinoises ont indiqué, durant le weekend écoulé, que le coronavirus pourrait se propager même durant la période d’incubation de quelque 14 jours.

Contacté, le responsable de communication d’Air Mauritius Prem Sewpaul maintient que la compagnie nationale d’aviation a renforcé les procédures pour la sécurité des employés. «La sécurité des employés est notre priorité», dit-il. Des masques sanitaires ont été distribués aux équipages des dessertes sur Hong-Kong et Shanghai. «Des équipements additionnels ont été commandés», ajoute-t-il.

Prem Sewpaul confirme cependant que les masques n’ont pas été distribués au personnel en charge du check-in car ils ne sont pas en contact avec les personnes susceptibles d’avoir contracté la maladie, dit-il.

Les consignes des autorités sanitaires de Maurice ainsi que de l’Organisation mondiale de la santé sont suivies à la lettre, poursuit le chargé de communication.

L’inquiétude gagne également les employés d’autres entreprises présentes à l’aéroport international Sir Seewoosagur Ramgoolam. Au bureau de l’immigration, le manque de considération pour le personnel est également pointé du doigt. «Nous sommes sur la ligne de front avec les passagers à risque», fait remarquer un employé au Passport and Immigration Office.

Les voyageurs passent d’abord par ce service avant d’être pris en charge par les employés du ministère de la Santé, dit-il. Ceux qui sont peut-être touchés par l’épidémie 2019-nCoV également. Pas de masque ni de gants pour les officiers de l’immigration, déplore notre interlocuteur, mais du désinfectant pour les mains leur a été remis.

Une haute responsable d’une compagnie aérienne internationale basée au SSR International Airport s’indigne également du manque de masques sanitaires donné au personnel aéroportuaire. Notre source ajoute que l’unité de Health and Safety du ministère de la Santé déconseille le port de masque pour les employés de l’aéroport pour l’instant. Cependant, les employés sanitaires chargés du filtrage des passagers après le pasage par l’immigration sont quant à eux proprement équipés, dit-elle.

De son côté, Airports of Mauritius se veut plus rassurant. Un protocole strict a été établi, nous indique-t-on. Le nettoyage de l’aéroport se fait plus fréquemment, les salles d’arrivées, les comptoirs de l’immigration et les toilettes sont désinfectées plusieurs fois dans la journée. Des distributeurs de désinfectant sont placés dans des lieux stratégiques pour le personnel, confie un haut responsable qui préfère garder l’anonymat. «Un stock de masques sanitaires est également disponible», poursuit ce dernier. Cependant, l’aval du ministère de la Santé est nécessaire avant de pouvoir les distribuer, dit-il.

Notre interlocuteur est d’avis qu’un personnel au sol portant des masques risque d’inquiéter encore plus les touristes. Les risques de contracter la maladie existent mais la situation n’est pas alarmante, dit-il.

Onze personnes suspectées d’être porteuses du virus ont foulé le sol mauricien depuis le mardi 21 janvier. Deux d’entre elles, membres d’une troupe d’artistes venues dans le cadre des célébrations de la fête du printemps, ont été autorisées à regagner la Chine. Les autres sont toujours admises à l’hôpital de Souillac.

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