« Odieux et injustifiable », « une honte ». C’est en ces termes non équivoques que le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (Onu) a qualifié le bombardement d’une école dans le camp de réfugiés de Jabaliya. Au moins 15 personnes, en majorité des femmes et des enfants, y ont été tués et plus de 100 blessées hier.

Ban Ki-moon a demandé que les responsabilités soient établies et que justice soit faite. L’école, qui a été touchée par des tirs de chars, était gérée par l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Celle-ci affirme, « selon les preuves rassemblées », que l’école a été touchée au moins trois fois par « l’artillerie israélienne ». Des officiels de l’Onu affirment avoir communiqué régulièrement à Israël les coordonnées et le statut de réfugiés des 3 300 Palestiniens qu’elle abritait. L’UNRWA accuse l’armée palestinienne de « grave violation du droit international ».

Palestinians inspect a damaged classroom of the UN school in Jabalia, northern Gaza, 30 July 2014.

Photo (Mohammed Saber/EPA via The Guardian) : Une salle de classe de l’école au camp de réfugiés de Jabaliya après qu’elle a été bombardée.

Les Etats-Unis ont également condamné fermement cette attaque, a indiqué une porte-parole du National Security Council de la Maison blanche. « Nous sommes très inquiets, a ajouté Bernadette Meehan, que des milliers de réfugiés palestiniens, qui ont été sommés d’évacuer leurs maisons par l’armée israélienne, ne soient pas en sécurité dans des refuges de l’Onu à Gaza. »

Le Pentagon a également confirmé avoir récemment envoyé une nouvelle cargaison d’armes en Israël suite à une requête de l’armée israélienne le 20 juillet dernier. La demande a été approuvée trois jours plus tard.

Alors que le bilan des victimes, surtout palestiniennes, ne cesse d’augmenter, Israël maintient son offensive armée dans la bande de Gaza. Une décision confirmée par son cabinet de sécurité, réuni hier soir sous la présidence du Premier ministre Benyamin Netanyahou, faisant fi des nombreux appels internationaux pour un cessez-le-feu immédiat.

Le chef des armées Sani Turgeman affirme que ce n’est « qu’une question de jours » avant que les Israel Defence Forces ne réussissent à détruire « tous les tunnels » reliant Gaza à Israël et qu’utilisent les militants du Hamas. Les autorités israéliennes affirment qu’il n’y aurait aucun retrait de l’armée tant qu’elle ne neutraliserait pas le Hamas. L’armée a d’ailleurs mobilisé 16 000 réservistes.

soldats israeliens

Photo (AFP via Haaretz) : Des soldats israéliens, le long de la frontière avec Gaza, lors d’un briefing hier. L’armée a mobilisé 16 000 réservistes de plus, portant ce nombre à 86 000.

Alors qu’Israël avait décrété une trêve humanitaire de quatre heures, dans l’après-midi d’hier, les affrontements se sont poursuivis. Un marché bondé a été touché par des missiles, faisant au moins 17 morts, dont un journaliste, et quelque 200 blessés.

Selon les autorités à Gaza, 1 364 Palestiniens, en majorité des civils, ont été tués le début de l’opération « Bordure protectrice », le 8 juillet dernier, par Israël. Tandis que le nombre de blessés s’élève à 6 780. De l’autre côté de la frontière, 56 soldats israéliens sont morts et plus de 400 ont été blessés lors des raids dans la bande de Gaza. Trois civils ont été tués en Israël suite aux tirs de missiles. Au moins 200 000 Palestiniens ont été déplacés.

victims count

Sources : The Guardian, L’Express, Reuters, Le Monde

Photo principale (Mohammed Salem/Reuters via Libération) : Au camp de réfugiés de Jabaliya, une très jeune Palestinienne avec ses affaires. Elle quitte l’école qui a été touchée par des tirs de chars israéliens.

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