(suite de l’audition de Yousuf Mohamed – lire la première partie en fin d’article)

Lorsque Nadeem Hyderkhan revient du Réduit, Yousuf Mohamed étudiait la section 64 de la Constitution. Après discussion, les deux hommes de loi s’accordent sur un point : «Gilbert Noël pensait qu’Ameenah Gurib-Fakim pouvait agir in her own deliberate judgment.»

Hyderkhan l’informe que Gurib-Fakim avait contacté sir Hamid Moollan pour présider sa commission d’enquête. En présence de Duval et de Moonshiram, soutient Mohamed : «Je lui ai dit : ‘Madam, there is a legal issue. Please do not proceed, hold on.» Et qu’il contacterait immédiatement sir Hamid.

Au Queen’s Counsel, Yousuf Mohamed a confié ses appréhensions : «Cette dame n’a pas compris.» Sir Hamid Moollan de l’informer qu’il était en train de rédiger sa lettre au Premier ministre l’informant qu’il accepté de présider la commission d’enquête de Gurib-Fakim. L’éminent juriste recevra d’ailleurs un appel de la scientifique durant sa réunion avec Mohamed.

Gurib-Fakim l’appellera durant l’après-midi. Elle a déjà communiqué publiquement sur la mise sur pied d’une commission d’enquête sur Alvaro Sobrinho notamment. La locataire du Réduit veut savoir ce qui s’est passé avec sir Hamid Moollan. «Vous me demandez ce qui s’est passé avec sir Hamid Moollan alors que vous m’avez mis devant un fait accompli», rétorque Yousuf Mohamed. «Je l’ai fait pour des raisons tactiques», a-t-elle expliqué.

Le Senior Counsel enfonce le clou : «The word ‘tactical reason’ came from her.», Et non de lui, comme l’a affirmé Ameenah Gurib-Fakim devant cette commission d’enquête. «C’est pour cela que j’ai écrit à la commission pour être entendu», fait valoir Yousuf Mohamed.

Le juge Asraf Caunhye confronte Yousuf Mohamed aux propos que l’ex-présidente lui attribue : «No you cant do it, but tactically you can.» Le Senior Counsel n’en démord pas : «This is definitely not the version.» Il a d’ailleurs demandé à Mauritius Telecom un relevé détaillé de ses appels. Ameenah Gurib-Fakim, dans la salle d’audience alors que Yousuf Mohamed dépose, affiche un air calme.

«Pourquoi lui demander de ‘hold on’ et parlez-vous à sir Hamid ?» l’interroge le juge Caunhye. «Pour dire à sir Hamid qu’elle avait tort et de la dissuader», soutient Yousuf Mohamed. «Mais le seul conseil que vous pouviez donner était qu’elle ne pouvait pas le faire», insiste encore le président de la commission d’enquête. «I did say. (…) I said : ‘You can’t proceed, wait, hold on, I’m going to see sir Hamid.’»

«Pourquoi aider à rédiger [les terms of reference] quand vous saviez que ce n’était pas possible?» reprend le juge Caunhye. «I took it for ganted that she would go through Cabinet and she would push for her own terms of reference», explique Yousuf Mohamed. Qui insiste : «Je pensais que les ‘terms of reference’ seraient soumis au Cabinet.»

Il n’y a pas eu de discussion avec sir Hamid Moollan, précise l’homme de loi. «Je lui ai dit que la présidente avait tort», répète Yousuf Mohamed. «En dépit de tout», le Senior Counsel a écrit au Premier ministre.

Lire la première partie de l’audition de Yousuf Mohamed ici

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