Branchages, pierres et autres débris bloquaient, ce soir, la route de Cité-la-Cure menant vers Vallée-des-Prêtres. Au milieu de tout cela, des hommes, des femmes, des enfants – certains encore en uniforme d’école… Des squatters de la rue Marjolin, certains ayant vu leurs maisons rasées ce matin suite à l’ordre émis en ce sens, d’autres se demandant : « A quand notre tour ? »

L’ambiance durant le sit-in est plutôt calme, contrairement à ce matin quand de vifs échanges ont opposé des habitants des environs aux forces de l’ordre mandées sur les lieux. Les jets de pierres ont laissé la place à l’incompréhension, à l’incertitude. Ce qui domine cependant, dans les témoignages recueillis sur les lieux, c’est le sentiment d’abandon.

Car les squatters qui se retrouvent aujourd’hui sans un toit affirment n’avoir nulle part où aller. Certains avancent avoir fait une demande, dans la journée, pour que le centre communautaire de la localité soit mis à leur disposition au moins cette nuit, « sur une base humanitaire ». Que les enfants aient un endroit où dormir. Sauf qu’à ce soir, disent-ils, ils n’ont reçu aucune réponse des autorités concernées.

Kalyanee Jugoo, Private Parliamentary Secretary (PPS) et députée de la région, affirme pour sa part ne pas avoir été sollicitée en ce sens durant la journée : « Personn pa finn koz ek mwa ni ek Mireille Martin. Personn pann vinn get nou. » Le centre communautaire en question, poursuit-elle, dépend en effet du ministère de l’Egalité des genres et du Bien-être de la Famille.

La situation de ces squatters est, certes, « chagrinante ». « Li vre ki li pa juste ki atann ki dimoun fini ranze apre vinn kraze, ti bizen aret zot avan zot konstrir. Me ou pa kapav non pli pran se ki pa pou ou », explique la PPS.

Elle déplore cependant que l’Eviction Order – dont elle affirme ne pas avoir été au courant avant les événements de ce matin – ait été émis aujourd’hui mercredi 5 mars. « Le carême chrétien débute aujourd’hui. L’officier qui a émis cet ordre aurait dû faire preuve de sensibilité. »

Elle est rejointe sur ce point par Joe Lesjongard : « Se enn move zour. Laplipar dimoun laba de foi chrétienne. » Pour le député MMM, « inn get figir pou demoli bann lakaz. E travay mal organize. » Il rappelle ainsi qu’il existe une Squatting Squad au sein du ministère des Terres et du Logement. Dont c’est le devoir de s’assurer de faire un suivi régulier des squatters. « E non pa les enn sityasion deteryore apre si pa komye mwa. Bann ti dimoun ki pe pli bizen zot, gouvernman pe les zot tonbe. »

Les squatters, eux, n’attendent qu’une chose. Qu’une solution soit trouvée au plus vite pour les reloger, que le Premier ministre intervienne si nécessaire. Pour que demain, leurs enfants et eux n’aient pas à dormir, de nouveau, sous les étoiles.

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