Est-ce que des cas semblables sont à craindre à Maurice ? Une douzaine d’enfants sont nés sévèrement handicapés à La Réunion dans le sillage de l’épidémie de chikungunya qui a frappé les îles sœurs entre 2005 et 2006. C’est ce qu’a révélé une enquête menée par le Journal de l’île de La Réunion (JIR) dans son édition du samedi 15 février.

Leurs mères avaient contracté le virus durant la grossesse, mais aucune mention n’est faite quant aux causes de leurs lourdes séquelles neurologiques. Le pédiatre et chercheur Patrick Gérardin qui effectue une étude sur les conséquences du chikungunya sur les patients réunionnais indique au JIR qu’un enfant présentant de très lourdes séquelles ne serait plus de ce monde, ses confrères n’ayant plus aucune nouvelle de lui.

Le JIR considère que c’est un scandale sanitaire car, à l’époque, les risques liés à la maladie n’avaient pas été évoqués, la présentant comme bénigne et temporaire. Les proches des victimes montent déplorent également un manque d’accompagnement de la part des autorités françaises. A Maurice, le ministère de la Santé indique qu’aucun cas de ce type n’a été enregistré. Du moins officiellement.

L’Institut Pasteur indique dans un article paru sur son site web que l’épidémie de 2005 à La Réunion a démontré l’existence de formes neurologiques graves, notamment des méningo-encéphalites et des atteintes des nerfs périphériques chez des patients. Plus particulièrement chez des personnes âgées, ou ceux ayant un système immunitaire affaibli, de même que chez des nouveau-nés, infectés in utero.

La première épidémie au virus chikungunya a été rapportée en Tanzanie en 1952. Elle s’est ensuite disséminée sur le continent africain avant d’atteindre l’Asie, notamment en Inde où 2 millions de cas avérés ont été répertoriés en 2006, avant d’atteindre l’océan Indien et l’Europe.

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