Maurice attend les propositions du Royaume-Uni sur le dossier Chagos avant de prendre une décision. Sir Anerood Jugnauth (SAJ) a lourdement insisté sur ce point au Parlement, aujourd’hui. Même si, de son propre aveu, le Premier ministre (PM) reste convaincu que les Britanniques n’ont « aucune intention » de rendre l’archipel.

Alors que l’ultimatum posé au Royaume-Uni est arrivé à terme le 30 juin, le chef du gouvernement a accordé au Royaume-Uni une semaine supplémentaire pour faire des propositions. Mais il n’attendra pas « indéfiniment » la déclaration, selon ce qu’a promis David Cameron la semaine dernière, de son homologue britannique à la Chambre des communes.

« Nous connaissons nos responsabilités », a souligné sir Anerood Jugnauth. Qui a mentionné que le Royaume-Uni avance qu’« un compromis, une ‘win-win’ situation’ » est possible.

« Je n’ai pas confiance en ces gens-là », a déclaré le chef du gouvernement. « Mais attendons. »

En cas d’accord, le Premier ministre se dit prêt à « renoncer » à présenter une résolution devant l’Assemblée générale des Nations unies, en septembre prochain.

Olivier Bancoult, a souligné Paul Bérenger, a fait ressortir la nécessité d’inclure les Chagossiens dans les discussions de souveraineté. Cela suite au revers essuyé, le 29 juin dernier, devant la Cour suprême de Londres quant au droit de retour sur l’archipel.

De « nombreux dangers » nous guettent suite à ce jugement de la Cour suprême britannique, estime Bérenger. Qui estime que la possibilité qu’elle a offerte aux Chagossiens de faire appel de nouveau du décret de 2004 est un « piège ».

Il est également clair, dit le leader du MMM, que le Royaume-Uni « proposera le repeuplement aux zilwa ». Et de faire appel au PM pour qu’il « fasse le premier pas et ne laisse pas Londrs nous diviser ».

« Si Olivier Bancoult veut me rencontrer, dit le Premier ministre, je suis prêt à le recevoir » à son retour. Le leader du Groupe Réfugiés Chagos pourrait, par la suite, être invité à rencontrer le comité ministériel sur les Chagos.

« Souveraineté et repeuplement sont indissociables », a souligné SAJ en répondant à cette Private Notice Question. « Les Chagossiens sont Mauriciens », a-t-il insisté.

Paul Bérenger a revenu à la charge plusieurs fois pour connaître les options envisagées par l’Etat quant à la résolution à être présentée devant les Nations unies. Et si Port-Louis compte notamment faire un lobbying intensif auprès du Groupe des 77, au niveau des Nations unis, ou de pays amis : l’Inde, la Chine, la Russie, le Japon…

Le leader de l’opposition s’inquiète ainsi du timing, l’échéance de septembre étant derrière la porte, dit-il. Mais aussi du « lobbying intense » des USA auprès de l’Inde, citant la déclaration du Secrétaire d’Etat, la semaine dernière, quant au maintien des intérêts indiens dans la zone océan Indien face à la Chine.

« Si nous ne pouvons compter sur le soutien de l’Inde, a rétorqué SAJ, nous ferions mieux de mettre fin à notre combat. » Le Premier ministre dit ainsi prendre « pour acquis » que l’Inde sera derrière Maurice, comme elle l’a toujours fait, et est confiant que le pays bénéficiera de l’appui d’autres nations.

Le gouvernement consulte ses avis légaux localement et à l’étranger, a ajouté SAJ en réponse à une interpellation de Shakeel Mohamed. Celui-ci suggère d’attaquer la question de la souveraineté sur l’archipel sur le front des droits humains.

L’interdiction faite aux Chagossiens de circuler librement sur leurs îles natales est synonyme d’apartheid, dit le parlementaire travailliste en citant la jurisprudence internationale.

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