La « nouvelle position de l’Etat » sur les Chagos, telle que présentée par le Premier ministre au Parlement cette semaine, est une « avancée » que salue le parti au papillon. Maurice, note avec satisfaction Rezistans ek Alternativ (ReA), envisage de saisir les Nations unies quant à la violation de la résolution 1514 sur la décolonisation. Mais aussi de se tourner vers la Cour de justice internationale de la Haye.

« Maurice aurait dû prendre les devants », nuance Stefan Gua, dès le jugement du Tribunal arbitral de la mer, obtenu en mai 2015, et qui « reconnaît sans équivoque la souveraineté de Maurice » sur l’archipel.

ReA conteste cependant le fait que l’Etat se dit prêt à faire encore des concessions, notamment en prolongeant le bail pour la base militaire américaine sur Diego Garcia de 60 ans. Or, souligne Stefan Gua, c’est à cause de celle-ci qu’il y a eu excision de l’archipel. « Reconnaître la base militaire, c’est accepter le démembrement des Chagos du territoire mauricien, maintient l’activiste. L’Etat mauricien n’a aucun droit de faire ça. »

Les précautions sont de mise, estime Gua. Depuis des années, dit-il, l’Etat s’est fait avoir à chaque fois qu’il a fait des concessions : le détachement des Chagos contre des garanties le marché européen ; la mise sur pied par la Grande-Bretagne, en 1990, d’une zone maritime exclusive alors que Maurice cède sur la résolution à l’Onu pour la démilitarisation de l’océan Indien ; l’instauration de la marine park area autour des Chagos, en 1994, alors que Maurice accepte le principe d’une British Mauritian Fishing Commission

Pour le parti au papillon, l’Etat mauricien doit prendre des initiatives au niveau de l’Onu mais aussi de la région. En faisant réinscrire à l’Assemblée générale onusienne quant à la violation de la  résolution 1514. Mais aussi en faisant un plaidoyer au niveau de la SADC, de l’Union africaine et des pays de la région visant à la démilitarisation de la zone océan Indien et, partant, de Diego Garcia.

Maurice devrait aussi, suggère ReA, présenter une motion au Sommet du Commonwealth de 2018, qui aura lieu en Angleterre. L’objectif : condamner la Grande-Bretagne, réclamer la fermeture de la base militaire de Diego Garcia et le retour des Chagos. Au cas contraire, Maurice devrait envisager de se retirer du Commonwealth, lance Stefan Gua.

«Tous coupables»

Ashok Subron a aussi commenté la révision du traité fiscal. « Le gouvernement actuel, les partis d’opposition, l’élite économique,(…) tous sont coupables de nous avoir mis dans une position vulnérable », martèle-t-il. Pour ce membre de ReA, ceux-là ont tous contribué à ce que notre économie repose sur « un système financier, l’offshore, qui n’a bénéficié qu’à une poignée de ‘gro palto’ et qui n’a pas rapporté grand-chose à la majorité de la population ».

La renégociation du traité, fait-il remarquer, était « inévitable ». Maurice n’aurait toutefois pas dû « abandonner ses ‘taxing rights’ » à l’Inde, poursuit Subron. L’Etat aurait été en meilleure position lors des négociations, croit-il savoir, s’il avait adopté une position similaire à celle de ReA : soit, taxer le secteur offshore.

Abordant le National Wage Consultative Council Bill, Ashok Subron trouve « regrettable » que le ministre du Travail n’ait pas convoqué de nouvelle réunion avec les syndicalistes durant la semaine écoulée afin d’évoquer d’autres amendements au projet de loi. Notamment pour ce qui est de démocratiser la représentation des travailleurs et d’éliminer les « très graves ‘loopholes’ » que contient le projet de loi amendé.

ReA dénonce ainsi une possible mainmise du ministre sur le Conseil, ainsi que le risque d’exploitation des mineurs et des jeunes salariés sous prétexte d’être formés. « Nous nous attendons à ce que de nouveaux amendements soient circulés mardi », déclare Subron.

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