«Maurice n’a jamais eu de souveraineté et nous ne reconnaissons pas ses revendications.» C’est sans surprise que le Royaume-Uni a rejeté l’avis consultatif de la Cour internationale de justice sur le dossier Chagos. Une position exprimée le mardi 30 avril par sir Alan Duncan, du Foreign and Commonwealth Office, à la Chambre des Communes et lue devant la Chambre des Lords. Pour Port-Louis, «profondément déçu» de cette posture, celle-ci est cependant «intenable».

Si Londres n’a pas manqué de rappeler que l’avis consultatif n’est pas «juridiquement contraignante», Maurice insiste sur le fait que la position du Royaume-Uni est un «affront à l’Etat de droit, au continent africain et aux Nations unies» qui empêche le retour des Chagossiens sur leurs îles. Le gouvernement souligne également avec force que ce pays «ne peut pas avoir et n’a pas de souveraineté sur les Chagos».

Port-Louis rejette également l’argument sécuritaire mis en avant par le secrétaire d’Etat à l’Europe et aux Amériques. Celui-ci a affirmé que la base militaire de Diego Garcia est essentiel pour protéger le peuple britannique et le monde, et que cela n’est «possible que sous la souveraineté du Royaume-Uni». Un argument que Maurice rejette comme étant «déplacé». D’une part, parce que lors des auditions à La Haye, en septembre dernier, le Royaume-Uni n’avait pas argué que les raisons sécuritaires prennent le pas sur le principe d’autodétermination. D’autre part, parce que Port-Louis s’est toujours engagé à maintenir la base militaire américaine de Diego Garcia, que le bail soit avec les Etats-Unis ou les Américains et le Royaume-Uni.

Maurice se tournera de nouveau vers l’Assemblée générale des Nations unies. Cette fois en vue d’une résolution pour la mise en œuvre de l’avis consultatif de la CIJ.

UK’s claim of sovereignty on the Chagos archipelago ‘untenable’: Mauritius by ION News on Scribd

Facebook Comments