«Aucun chercheur n’étudiera le cannabis cultivé localement tant qu’il n’y aura pas de collaboration avec les autorités.» L’affirmation vient de l’ancienne présidente de la République Ameenah Gurib-Fakim. Au lendemain de la Private Notice Question sur le cannabis thérapeutique, elle s’est fendue d’un post sur Facebook dans lequel elle résume l’état de la recherche sur ce produit controversé à Maurice.

Le Cannabis sativa L., de son nom scientifique, est largement utilisé de par le monde et «depuis les temps anciens» comme une drogue, dans la médecine traditionnelle et pour produire des fibres textiles, souligne l’ancienne cheffe d’Etat. Les trois principales espèces n’ont pas toutes la même teneur en tetrahydrocannabinol (THC), la substance psychoactive à laquelle les principaux effets du cannabis sont attribués, poursuit la biologiste.

Les études les plus nombreuses portent sur les variétés de cannabis à forte teneur en THC car utilisées dans un cadre thérapeutique ou récréatif, souligne Ameenah Gurib-Fakim sur son profil personnel. Le cannabis sativa est ainsi utilisé en soins palliatifs ou en même temps que le traitement standard pour diverses maladies.

Le chanvre, riche en cannabidiol (CBD), est «sous-utilisé» à des fins médicales. On le retrouve surtout dans l’alimentation et le textile, note la scientifique. Mais l’intérêt est «grandissant» ces dernières années pour ces variétés dont certaines sont cultivées légalement à des fins commerciales dans l’Union européenne. Le seuil légal de THC est en général de 0,2% à 0,3%.

Le CBD est une substance non psychoactive, précise la spécialiste en plantes, intéressant notamment pour son potentiel à prévenir les convulsions. Des patients atteints de sclérose en plaques ont été «traités avec succès» avec des huiles de CBD «sous stricte supervision médicale».

«La science est là pour aider à valider et tester les extraits de cannabis mais cela ne peut être fait tant qu’il n’est pas accessible aux chercheurs», fait ressortir la biologiste. «Et actuellement à Maurice, ce n’est pas possible.»

Photo (Ameenah Gurib-Fakim/Facebook) : L’ancienne présidente de la République lors d’une conférence-débat à Dakar, au Sénégal, plus tôt cette année.

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