C’est une obligation faite à tous les candidats ou à leurs agents après les élections générales. Six semaines après la tenue des scrutins, les candidats ou agents doivent soumettre un relevé détaillé de leurs dépenses électorales. Kalyanee Juggoo, l’ancienne députée de Port-Louis Nord/Montagne-Longue (no 4), vêtue d’un churidar orange, s’est pliée à la procédure, hier à Port-Louis.

Les articles 49 et suivants de la Representation of the People Act (RPA) sont claires. Et on ne badine pas avec cette procédure, car tout candidat qui aurait la mauvaise idée de ne pas déclarer ses dépenses peut se voir infliger une amende très dissuasive… Rs 1 000 maximum ! C’est en toute solennité que l’agent ou le candidat doit soumettre ses dépenses. En effet, c’est devant un magistrat que celui-ci jure qu’à sa connaissance, son « return is in every respect a full and accurate return of all expenditure incurred, and of all money, securities or the equivalent of money received by my agent, in connection with my candidature at the said election ».

Le RPA autorise un candidat indépendant ou non affilié à une alliance à dépenser un maximum de Rs 250 000 pour sa campagne électorale. Les candidats des partis ou des alliances doivent, eux, s’engager à ne pas dépenser plus de Rs 150 000 chacun. Un relevé effectué par ION News, à partir des rapports annuels de grandes entreprises, avait toutefois indiqué que lors des élections de 2010, un montant déclaré de Rs 57,55 millions avaient été versées aux deux principales alliances politiques de l’époque. En divisant ce montant total par les 120 candidats alignées par les deux blocs… la moyenne de contribution individuelle s’élevait à environ Rs 480 000. Soit le triple du montant autorisé par candidat… Or, tous les candidats des principaux blocs arrivent à certifier devant la justice qu’ils ont dépenser moins de Rs 150 000. Les adeptes de la « promotion bata », comme on le décrit parfois avec sarcasme, arrivent à livrer une facture de Rs 149 990 devant les magistrats. Les listes de dépenses déjà soumises à la Commission électorale sont déjà en ligne.

Ce plafond de dépenses mais également ce mode de vérification des dépenses électorales ont fait l’objet de critiques aussi bien de la Commission électorale que d’hommes politiques comme Ivan Collendavelloo durant la campagne électorale.

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