C’est à Punggye-ri, site historique des tests nucléaires nord-coréens, qu’un séisme de magnitude située entre 4,2 et 5,1 sur l’échelle de Richter a été détecté par le Bureau chinois de sismologie à 01h30 GMT, durant la nuit du 5 au 6 janvier. Pyongyang a, quelques heures, revendiqué le « succès » de son premier essai bombe à hydrogène. La Korean Central News Agency avance que le test a été mené pour des questions de « sécurité nationale ».

Si la nouvelle est confirmée – aucune source indépendante n’a jusqu’ici corroboré les dires du gouvernement de Kim Jong-Un –, ce serait le quatrième test nucléaire mené par ce depuis 2006 mais le premier d’une bombe H, aussi appelée thermonucléaire.

Selon Pyongyang, l’essai de l’engin miniaturisé aurait été personnellement commandité par le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un. « Avec le succès parfait de notre bombe H historique, nous rejoignons les rangs des Etats nucléaires avancés », a déclaré la présentatrice de la télévision d’Etat annonçant la nouvelle. Le dirigeant nord-coréen avait, le mois dernier, annoncé que la Corée du Nord avait développé une bombe H. Mais les experts avaient affiché leur scepticisme, estimant que le pays était à des années d’une telle réalisation.

La bombe H, aussi appelée thermonucléaire, fonctionne sur le principe de la fusion nucléaire. Celle-ci produit une explosion beaucoup plus puissante qu’une déflagration causée par la fission. Les trois précédents tests, soit en 2006, 2009 et 2013, concernaient la bombe atomique, qui utilise la seule fission. Ces tests avaient valu une série de sanctions internationales – politiques et économiques – à Pyongyang, d’où l’étonnement de plusieurs spécialistes après l’annonce de ce récent test.

Cette fois-ci ne devrait pas faire exception. Le Conseil de sécurité des Nations unies a convoqué une réunion pour aujourd’hui. Les réactions des pays voisins et  de par le monde ne se sont pas fait attendre non plus. La Corée du Sud a, dans un communiqué, fait ressortir qu’elle prendra « toutes les mesures nécessaires, y compris des sanctions additionnelles du Conseil de sécurité de l’ONU (…) pour que le Nord paie le prix de cet essai nucléaire ».

Les Etats-Unis soutiennent ne pouvoir confirmer si c’était bien une bombe H. Les USA condamnent toutefois « toute violation des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et [appellent] à nouveau la Corée du Nord à respecter ses obligations et ses engagements internationaux ». Et promettent une réaction « appropriée » aux « provocations » de Pyongyang.

La Chine, pourtant principal alliée du régime de Kim Kong-Un, indique qu’elle est « fermement opposée » au test, selon l’agence d’Etat Xinhua. Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères maintient ainsi que les efforts pour le désarmement nucléaire au niveau de la péninsule coréenne doivent être maintenus « pour maintenir la paix et la stabilité dans cette région ». Tandis que Shinzo Abe, Premier ministre du Japon, estime que c’est là une « menace sérieuse » pour la sécurité du pays du soleil levant qui ne peut « absolument pas » être tolérée.

Les condamnations se sont enchaînées, notamment de la Grande-Bretagne, de l’Australie ou encore de la France et de la Russie. L’International Atomic Energy Agency a aussi fermement condamné ce test s’il s’avère qu’il s’agit effectivement de la bombe H.

Sources : BBC, The Independent, Le Nouvel Obs, The Guardian, Japan Times, USA Today

Photo: Xinhua Agency

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