Dans le cadre de la Journée Internationale des Droits de l’Enfant, nous souhaitons souligner certains axes sur lesquels nous insistons depuis 2014.

Plusieurs de ces propositions ont été soumises à l’Etat à maintes reprises depuis plusieurs années.

Nous en réitérons certaines.

 

Dans notre République d’environ 306 000 enfants, nous croyons fermement que leur situation, leurs conditions de vie, le respect de ce qu’ils sont, peuvent évoluer.

Nous – citoyens, ONG, parents, éducateurs, parlementaires – œuvrons ensemble pour respecter et protéger ces enfants, avenir de notre République !

 

  1. Depuis plusieurs années le Children Bill est en cours de préparation, le KDZM a soumis des recommandations sur ce sujet, nous en partageons quelques-unes afin que tous, nous nous mobilisions pour une plus grande considération des enfants de la République:

 

  • Il est fondamental de définir clairement ce qu’est un enfant. Nous proposons que toute personne de moins de 18 ans, soit considérée comme un enfant, sans aucune considération de mariage avec consentement des parents.

Nous demandons donc l’abrogation de la section 145 du Code Civil autorisant le mariage des enfants à partir de 16 ans, avec le consentement des parents. Que tout mariage d’enfant de moins de 18 ans soit interdit.

 

Dans cette définition de l’enfant, il importera d’inclure tous les aspects de l’enfant devant être pris en considération et respectés, selon la Convention des Droits de l’Enfant ratifiée par Maurice en juillet 1990. Aspects incluant : race ; couleur ; sexe ; langue ; religion ; opinion politique ; orientation sexuelle ; handicap (visible ou non) ; état de santé (troubles visibles ou non) ; caractéristiques physiques ou autre de l’enfant ou de ses parents ou représentants légaux ; nationalité, ethnie ou catégorie sociale ; patrimoine ; de leur capacité ou incapacité de leur naissance ou de toute autre situation.

 

  • L’âge de la responsabilité criminelle des mineurs n’est pas précisé dans nos lois actuelles. Que cet âge soit uniformisé à 16 ans. Professeur Anthony Pillay, expert sur ce sujet explique de manière précise l’immaturité physiologique du cerveau de l’enfant, dans un article du magazine Weekly en juillet 2018.

 

  • Que soit enlevée la section 18 du Juvenile Offenders Act disposant que les enfants peuvent être qualifiés de uncontrollable ou beyond control par la famille et placés dans ce qui est supposé être un centre de réhabilitation.

 

  • Nous demandons que les mineurs auteurs de délits/crimes soient de manière équitable indistinctement de leur sexe.

2. En ce qui concerne le cadre légal :

  • il est crucial qu’une Cour de justice soit dédiée spécifiquement aux enfants.
  • Que l’environnement dans lequel les enfants sont pris en charge, interrogés, soignés, etc. soit child friendly.
  • Pour traiter tout cas impliquant des enfants, il est fondamental que le personnel gérant ces dossiers (juges/ avocats/ psychologues/ policiers/ social workers, etc.) soit formés. Que cette formation inclue tout handicap visible ou non.
  • Que tous les enfants puissent avoir droit à la parole
  • Il importe qu’une équipe travaille ensemble pour l’encadrement social, médical, psychologique et thérapeutique des mineurs et leur réinsertion. Pour l’évaluation et les bilans, pour le suivi des programmes d’encadrement, de prise en charge et de réinsertion.
  • Clore le Rehabilitation Youth Centre est primordial. Selon Pr Pillay, en juillet 2018, “[] it must be stressed that there must be consequences for children engaging in unlawful behaviours. However, they should not be put through the criminal justice system. Instead a mechanism of diversion through the available social services system is advised to ensure that such children receive interventions aimed at addressing and correcting their behavioural or other psychological problems. In particular, affected children must learn the wrongfulness of their actions, the unlawfulness of their behaviours, the impact of their offending behaviours on others, ways of controlling and dealing with urges or impulses that they may have, and appropriate conflict resolution skills. Concerted efforts and programmes to prevent the development of further behavioural problems and criminal activities will be in the interest of the child and society.” 

3. Un accompagnement des familles, familles d’accueil des jeunes en conflit avec la Loi devrait systématiquement primer sur tout placement.

 

  • Nous souhaitons que soit obligatoire et inscrit dans le Children Bill un accompagnement des familles/ couples/ enfants :
  • dès la maternité, s’assurer aussi que les gynécologues, médecins, sage-femmes, et le personnel soignant soient formés pour accompagner à la parentalité ; le développement de l’enfant et de l’adolescent ; incluant les troubles, le handicap, tout état de santé spécifique à l’enfant; les conséquences de toute forme de violence, le développement psycho sexuel ; la santé reproductive et sexuelle et des outils pour saisir les enjeux de la vie de couple.
  • Dans tout le système éducatif : école pré primaire et primaire/ collège/ tertiaire, etc.

Ces programmes devront être pensés et/ ou adaptés, préparés par tous les stakeholders dont les professionnels impliqués dans le domaine de l’enfance.

Cela aura un impact positif dans la diminution du recours à la violence domestique ainsi qu’à la violence à l’égard des enfants.

 

La liste est encore longue. Il y a de nombreuses pistes d’action.

Nous avons surtout, tous, de grandes responsabilités envers les enfants de la République. Avec une forte volonté politique, de nombreux progrès seront effectués.

Ensemble, allons-y !

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