C’est une sombre affaire de corruption avec des ramifications en Inde, Italie, Singapour, Tunisie, Liechtenstein et Maurice. L’Independant Commission Against Corruption (ICAC) entend requérir l’aide du Central Bureau of Investigation (CBI) indien pour comprendre quelle partie des commissions de 20 millions d’euros (800 millions MUR) sur l’achat d’hélicoptères par l’Inde a transité par Maurice. C’est ce qu’annonce The Indian Express dans un article daté d’aujourd’hui.

Les enquêteurs indiens se réjouissent de l’intérêt que porte l’ICAC à cette affaire. « Maintenant que les enquêteurs mauriciens étudient l’aspect du blanchiment d’argent indépendamment de nous, on pourra trouver des intérêts communs dans l’enquête. Nous répondrons bientôt à l’ICAC et enverrons également une commission rogatoire à Port-Louis, » a expliqué au Indian Express un responsable du CBI.

L’affaire de la vente des hélicoptères AugustaWestland remonte à 2010. Les autorités indiennes décident cette année-là d’acheter 12 appareils du constructeur italien. Or très vite, des soupçons de corruption pèsent sur la transaction. Une première enquête permet de déterminer que le consortium italien Finmeccanica a accepté de payer 7% de commissions à des proches de l’ancien Air Chief Marshall de l’Indian Air Force, S P Tyagi.

Les investigations subséquentes ont révélé que l’argent de la commission a transité à travers plusieurs compagnies offshore dans le monde. A Maurice, c’est la compagnie Interstellar Technologies Limited basée à Port Louis qui est soupçonnée d’avoir fait transiter l’essentiel de l’argent de la commission vers la Suisse, le Liechtenstein et Singapour avant que celui-ci ne soit rapatrié en Inde.

A décembre 2013, trois des 12 appareils d’AugustaWestland avaient été livré à l’armée indienne. Le gouvernement de la grande péninsule a toutefois décidé d’annuler la transaction en ce début d’année.

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