Le repreneur d’Indian Resort & Spa ne respecte pas ses engagements vis-à-vis des anciens employés de cet ex-hôtel du groupe Apavou. C’est ce qu’affirme Aminel Yvon, leur porte-parole. Ces derniers ont rendez-vous ce mardi matin avec le ministre du Travail, Soodesh Callichurn, pour discuter de leurs griefs. Un représentant de RIU Hotels & Resorts, le nouvel acquéreur, devrait aussi être présent.

« Que RIU réembauche l’ensemble des travailleurs licenciés, comme il l’avait promis », demande Aminel Yvon. « Que le paiement des salaires se fasse sans distinction aucune, selon l’accord établi. » Car à en croire l’ancien adjoint au directeur des hôtels Mornéa et Moreva, « le repreneur ne respecte pas ce qui a pourtant été négocié avec un ministre de la République ».

Le groupe espagnol RIU Hotels & Resorts rachète, en juin dernier, trois des quatre hôtels – Indian Resort & Spa, Mornéa, Moreva – du groupe Apavou à Maurice. Celui-ci a été placé sous receivership début 2014 en raison de difficultés financières. Suite à cette acquisition, les nouveaux propriétaires notifient, le 13 juin de la même année, les 171 salariés de leur licenciement imminent. Une annonce verbale qui détaille également les conditions qui y sont rattachées quant à la compensation à leur être accordée. Le groupe RIU s’engage également auprès de l’administrateur judiciaire Sattar Hajee Abdoula à accorder la priorité aux anciens salariés lors de son exercice de recrutement. La Notice of Termination est reçue le 19 juin.

Suite à des discussions entamées sous l’égide du ministère du Travail pour revoir les conditions et indemnités de licenciement, les deux parties s’accordent sur le paiement des salaires pour le mois de juin 2014, d’un mois de préavis, des local leaves à fin juin, du bonus de fin d’année au prorata, de 10 jours de salaire par année de service ainsi que du salaire de base durant huit mois (jusqu’en mars 2015) à tous ceux qui intégreront le Workfare Program mis en place par le gouvernement. Afin de garantir cette dernière condition, le groupe RIU remet Rs 8 millions au Receiver Manager. RIU s’engage également privilégier les anciens salariés à la réouverture de l’établissement hôtelier.

Huit mois plus tard, le constat d’Aminel Yvon est amer. Sur 171 employés, une cinquantaine seulement a été réembauchée. « Quelques-uns de ceux qui ont été recrutés au départ ont été licenciées pour des raisons banales », soutient le porte-parole des ex-employés d’Indian Resort & Spa. « D’autres ont reçu une lettre les avertissant qu’on embauchait puis ont été avisés qu’ils n’ont pas été retenus – alors qu’ils n’ont jamais été conviés à un entretien ! »

D’autres encore ont été confrontés, lors de l’entretien d’embauche, à des questions qui ne relèvent pas de leur domaine, affirme Aminel Yvon. Pour s’entendre dire par la suite qu’ils n’ont pas été retenus car « incompétents ». Entre-temps, avance-t-il, ce sont des Espagnols qui occupent les postes de responsabilité.

Parmi ceux laissés sur le carreau, certains arrivent à se débrouiller avec la compensation reçue. D’autres peinent à « pey lakaz, nouri zot fami ». Tous, cependant, demeurent solidaires. Et espèrent « qu’une solution sera trouvée ».

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