Pour Aret kokin nu laplaz (AKNL), c’est une première «victoire». Le collectif d’écologistes, qui était en Cour suprême ce matin, pourra contester l’injonction intérimaire obtenu par le groupe Currimjee contre lui. Et qui était, dans les faits, un «bâillon», explique Jean Yves Chavrimootoo.

AKNL s’élève contre cet ordre qui interdit notamment à ces membres de s’adresser aux médias sur le projet Le Chaland, dont le groupe Currimjee est le promoteur. Si les deux parties étaient parvenus à un accord, en juillet dernier, le collectif est cependant de nouveau sur le pied de guerre. Et affirme derechef que les dunes de sable à La Cambuse sont menacées par le chantier de ce projet hôtelier. AKNL a d’ailleurs saisi la Cour suprême pour tenter d’obtenir un Stop Order.

Du côté de Currimjee, on réfute vivement ces affirmations. Et on réprouve également «la rumeur que notre projet hôtelier au Chaland peut représenter un danger pour l’environnement et le parc marin de Blue-Bay». Du reste, le groupe s’est associé à des «professionnels respectés comme Pierre Baissac, qui ont fait leurs preuves à Maurice comme à l’étranger», fait valoir le porte-parole de Currimjee Hospitality, promoteur du Chaland Resort Hotel.

«Le sujet de l’environnement n’est pas le monopole de ces gens qui nous opposent», ajoute notre interlocuteur. Qui s’étonne que ces derniers «continuent dans leur combat sélectif contre notre projet et [fassent] des déclarations mensongères et infondées».

Quid de la nomination de l’expert censé suivre les travaux ? Il revient à AKNL de «proposer un expert indépendant qui serait chargé d’effectuer des visites régulières du chantier (une fois par mois) selon un modus operandi restant à définir». Et à Currimjee Hospitality de l’approuver. Or, le collectif n’a soumis aucun nom malgré les requêtes écrites du promoteur, datées du 29 août et du 7 décembre 2017, affirme notre interlocuteur. «Maintenant, on nous accuse de ne pas avoir respecté l’accord pour pouvoir sortir unilatéralement de ce même accord demandé par les opposants eux-mêmes», fait ressortir le porte-parole de Currimjee Hospitality.

Le promoteur insiste : «Notre projet a obtenu tous ses permis de la part des autorités compétentes dans la
stricte légalité et en toute transparence. Ces mêmes autorités nous ont demandé de respecter certaines conditions, ce que nous faisons, ceci étant vérifié et ‘monitored’ régulièrement par ces dernières.»

Le groupe Currimjee compte bien poursuivre avec ce projet qui, à cause des oppositions dont il a fait l’objet (le groupe a aussi remporté une bataille juridique face à George Ah Yan), accuse un retard de deux ans. Et ainsi «démontrer que ce projet, qui intègre des mesures sans précédent en matière environnementale, sera une référence» à Maurice.

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