La Commission anticorruption n’a que peu goûté aux critiques qui lui ont été adressées lors du Match de ce mercredi [voir vidéo plus bas] qui a opposé Ivan Collendavelloo de l’Alliance Lepep à Jack Bizlall de l’Entente pour la démocratie participative.

L’ICAC a ainsi adressé un communiqué à la presse pour préciser sa position sur son efficacité et son indépendance. Ci-dessous, la quasi-intégralité de la réponse de l’ICAC.

 

« COMMUNIQUE

(…)

Bien que les politiciens aient droit à leur opinion sur le fonctionnement de l’ICAC, la Commission tient à préciser qu’il s’agit dans le cas présent d’une opinion politique. Une situation contre laquelle prévient l’United Nations Office on Drugs and Crime, sous la plume du Dr. Stuart Gilman, en ces termes: “Are we losing the fight against corruption? Not necessarily, and certainly not for lack of effort or effectiveness. However, we notice cases where the more successful an anti-corruption body is, the more likely it is to fail. At first blush, that correlation seems illogical; but successes encourage counterattacks by powerful and well-funded individuals or groups.”

Répondre à toutes les informations erronées circulées par Ivan Collendavelloo serait trop long pour être exhaustif. A titre d’exemple, en citant le Botswana, il semble ignorer que le Directorate of Corruption and Economic Crime inspire ses campagnes de sensibilisation de celles mises en place par l’ICAC à Maurice. D’ailleurs, tout comme celle de la République du Congo, lors de leur dernière visite, la délégation du Botswana a affirmé être à Maurice sous la recommandation de la Banque Mondiale “pour s’enquérir de l’expérience de l’ICAC”. Autre exemple, en voulant corriger le journaliste Rabin Bhujun, il tronque la citation de l’United Nations Convention Against Corruption (UNCAC) Peer Review, qui dit que “L’Ile Maurice dispose d’institutions efficaces pour la lutte contre la corruption. En particulier, l’ICAC est considérée comme très active et effective”. Les autres arguments avancés ont été faits de manière à nourrir une ambigüité, afin de favoriser un discours politique. L’ICAC continue de répéter ceci depuis des années, malgré le fait que certaines personnes refusent d’accepter ces faits pour des raisons évidentes.

Étant régi par la Prevention of Corruption Act (2002), et plus précisément par la section 81 de celle-ci sur la confidentialité, l’ICAC se garde de répondre aux attaques formulées dans l’arène politique en règle générale. Néanmoins, lorsque ces critiques sont gratuites et portent préjudice à son image et celui des employés, plus précisément ceux menant les enquêtes, la Commission se doit de mettre en garde contre ces informations circulées. D’ailleurs, dans son rapport sur l’ICAC en 2013, Gabriel Kuris de l’Université de Princeton, tient à préciser que: “[…] the factors of [ICAC’s] distrust were beyond [its] control, such as Mauritius’s combustible politics and legal restrictions on the commission’s public communications.” Ainsi, l’ironie est que les politiciens soient à l’origine du bilan de l’ICAC. Bilan que commentent ces mêmes politiciens à travers la presse.

Par conséquent, l’ICAC regrette que la nature du politicien et du discours politique a toujours fait de la Commission un argument permanent de campagne et ce depuis plusieurs années. À ce sujet, Bertrand de Speville, ancien Commissaire de l’ICAC de Hong Kong prévient que: “Our politicians can’t resist wanting to get into the details of an investigation. There is then the real risk that they try to second-guess the Commission’s decision to prosecute in a particular case, even though that decision has been taken in the light of the Director of Public Prosecutions. There is a real danger there”. Certaines personnes semblent savoir utiliser cette combinaison dangereuse qui a entraîné la faillite d’autres agences anti-corruption à travers le monde.

Ainsi, à défaut de pouvoir lancer un appel pour plus de retenue et de responsabilité de la part des politiciens,  l’ICAC exhorte le public et la presse en général à faire preuve de discernement dans les discours politiques en cette période électorale. Entre-temps, les employés de l’ICAC continuent à travailler en toute sérénité et “without fear or favour”.

Par ailleurs, l’ICAC saisit l’occasion pour rappeler à ceux impliqués dans les élections législatives les provisions de la Section 5 du Financial Intelligence and Anti-Money Laundering Act.

Au nom du Directeur Général

Le Service de Communication

21 Novembre »

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