L’une des compagnies d’Alvaro Sobrinho va se voir retirer son Collective Investment Scheme (CIS) Manager Licence. La Financial Services Commission (FSC) a déjà initié les procédures en ce sens. C’est ce qu’a indiqué Sudhir Sesungkur au Parlement, cette semaine. Cela en réponse au député Reza Uteem, qui cherchait une nouvelle fois des clarifications sur les compagnies qu’Alvaro Sobrinho gère directement ou indirectement.

Les cinq compagnies de l’homme d’affaires angolais détiennent, entre elles, dix permis dans les catégories suivantes : trois Global Business Licenses (catégorie 1), 1 Management Licence, 1 Captive Insurance Agent Licence, 1 CIS Manager Licence, 1 Investment Adviser (unrestricted) Licence, 2 Closed-End Fund Licence. L’Investment Banking Licence a été suspendu le 27 mars dernier suite à une enquête policière.

Le ministre des Services financiers précise que l’unique actionnaire de deux des compagnies a demandé à ce qu’elles soient retirées du Registrar of Companies. Sept des permis des sociétés de Sobrinho sont soumis à des «mesures réglementaires», a ajouté Sesungkur au Parlement, le 22 mai.

Le ministre insiste toutefois : de nombreux faits rapportés dans la presse sur Sobrinho sont «inexacts» et «contradictoires». Il n’empêche que la FSC a mis sur pied une équipe spéciale pour suivre l’affaire Sobrinho de près. Et ainsi s’assurer que toute mesure puisse être prise «rapidement».

L’ICAC enquête sur la manière dont Sobrinho a obtenu ses permis, a rappelé Uteem. Au vu de ce qui est une affaire «grave», la FSC n’aurait-elle pas dû avoir suspendu tous les permis ? a-t-il encore demandé. Plusieurs permis vont «die down naturally», a réitéré son interlocuteur. Là où aucune action n’a été prise, la FSC a requis un avis légal «for appropriate action».

Xavier Duval a, lui, voulu savoir pourquoi le régulateur a en premier lieu accordé ses licences. Alors que Sobrino et «sa clique» ont «fail the test» auprès de l’ex-Board of Investment pour prouver que les fonds destinés à acheter des villas à Royal Park étaient propres. N’est-ce pas là une «preuve évidente d’ingérence», y compris par Sesungkur ? a asséné le leader de l’opposition.

Le ministre semble de prime abord amusé, mais insiste : la FSC doit avoir un avis légal avant d’agir. Le leader de l’opposition persiste : l’exercice de due diligence aurait dû être fait en amont. Et de rappeler, dans la foulée, le mail du secrétaire du conseil d’administration de la FSC à Sesungkur.

Les permis avaient déjà été accordés sur les informations disponibles à l’époque, a rétorqué le ministre, on ne peut pas changer ce fait. Sesungkur maintient cependant : le régulateur ne peut se fier à des articles de presse ou des «commentaires frivoles» mais doit s’appuyer sur des preuves pour toute action.

Reza Uteem revient à la charge : Sobrinho gère une management company, Tyson Corporate Services Ltd, à travers laquelle il peut incorporer d’autres compagnies. La FSC attend un avis légal avant de prendre toute mesure, répète Sesungkur.

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