Vivek Pursun admet avoir menti à la police dans sa deuxième déposition contre Showkutally Soodhun. Témoin-clé dans le procès institué contre l’ex-vice Prime minister pour avoir tenu des propos racistes relativement aux logements NHDC de Bassin, il déclare avoir agi sous la pression lors de son contre-interrogatoire par l’avocat Ravin Chetty, ce mercredi 8 mai.

Le président du Mouvement socialiste militant (MSM) avait dû abandonner son maroquin en novembre 2017 en raison d’un clip vidéo réalisé lors d’une réunion qu’il a eue avec des habitants de la route Bassin, à Quatre-Bornes. Avec Vivek Pursun à leur tête, ces habitants protestaient contre le projet de logements sociaux. Showkutally Soodhun leur avait alors assuré qu’il y aurait une sélection ethnique quant au choix des bénéficiaires.

Cuisiné pendant au moins trois heures ce mercredi par Me Chetty sur son affidavit qu’il a juré le 24 novembre 2017 relativement à cette affaire, Vikek Pursun explique qu’un groupe de personnes lui a proposé Rs 5 millions pour blanchir Showkutally Soodhun. Alors qu’il déclare que cette déposition a été consignée dans la soirée, l’avocat lui a signalé que l’exercice s’est déroulé le matin.

«Sa ti pas aswar», s’est-il défendu tout en déclarant n’avoir jamais touché cet argent. «Ou’nn invant enn zistwar kont misie Soodhun», a rétorqué le Senior Counsel, le traitant de «menteur». «Si mwa mo dir ou ou enn menter ?», lui a lancé Vivek Pursun, en verve. Me Chetty est resté impassible et a continué sur sa lancée.

Aux questions de l’avocat du Parquet, Me Mehdi Manrakhan, le leader du Mauritian National Congress (MNC) raconte qu’un policier l’a appelé pour l’enjoindre à changer de déposition. Il a aussi affirmé que les habitants de la route Bassin contestaient la construction des logements NHDC car un lieu de culte se trouve à proximité.

Ce kalimaye a été construit grâce à une contribution de Showkutally Soodhun, détail qui n’est pas mentionné dans l’affidavit de Vivek Pursun, déplore Me Chetty. «Kapav sa inn sape», se défend le témoin. «Ou pa’nn dire li akoz li vre», poursuit l’avocat qui l’accuse d’avoir voulu «bring down» le président du MSM.

La magistrate Meenakshi Gayan Jaulimsing a renvoyé l’affaire au 30 et 31 juillet. Les autres témoins seront entendus.

Facebook Comments