Maneesh Gobin insiste sur ce point. En tant qu’Attorney General, il avait les mains liées quant aux Rs 15 millions payées à Raj Dayal. L’accord conclu en mars dernier, assure le ministre de la Justice, est le résultat de l’offre faite à l’ex-Commissaire de police en 2013. La motion de censure présentée par Shakeel Mohamed contre Maneesh Gobin a été rejetée aux alentours de 5 heures, ce matin.

Les débats ont démarré peu avant minuit, le 24 juillet. Soit après le vote du Road Traffic (Amendment) Bill. Son action, a insisté Mohamed, était motivée par des principes et non faite «de gaîté de cœur». Car en acceptant la médiation et de verser quelque Rs 15 millions à Dayal suivant ses plaintes contre l’Etat, l’Attorney General a «mal conseillé le gouvernement».

Ce poste, a rappelé le député travailliste, requiert un délicat exercice d’équilibre et de «mettre de côté le rôle de politicien». Or, durant la conférence de presse où il a expliqué que la somme de Rs 15 millions représente les salaires qu’aurait touchés Dayal (présent durant les débats) s’il avait été au bout de son mandat, Gobin «dropped his shield», a argué Mohamed.

Le député de Port-Louis Maritime/Est estime que l’Attorney General a fait fi, voire «défié» les conclusions de la commission d’enquête qui avait mené à la destitution de Dayal comme no 1 de la police. L’Etat avait une «défense solide» au niveau des trois plaintes, insiste Mohamed : toutes étaient «time barred». Du reste, aucune n’évoquait des «salaires» mais des dommages et intérêts pour le préjudice subi. Or, un extrait de l’accord qu’a cité Mohamed laisse entendre que Dayal n’aurait pas dû être licencié.

Le Conseil des ministres n’aurait pas non plus donné son accord pour ce paiement, selon Mohamed.

Un argument démonté par Maneesh Gobin. Qui a, tout comme Shakeel Mohamed, pris son temps pour poser ses arguments et réfuter ceux de son détracteur. «Ni moi, ni mon bureau n’avons failli ce pays», a insisté l’Attorney General. S’il concède que l’argument «time barred» a été «couronné de succès» dans de nombreux cas, toutes les affaires ne se ressemblent pas, fait remarquer le ministre de la Justice.

Ce qui a fait pencher la balance : «L’Etat avait fait une proposition de paiement.» Ou plutôt le Commissaire de police, le 28 octobre 2013. De nombreuses correspondances ont été échangées entre mai et septembre de cette année-là entre le chef de la police, le Secrétaire au Cabinet, le Solicitor General et l’Accountant General à ce sujet, a fait ressortir Maneesh Gobin. «Pourquoi m’avez-vous lié les mains en tant qu’Attorney General pour contester cette demande d’indemnisation ?»

«Nous n’avons rien fait ‘out-of-court’, en catimini», s’est défendu Gobin, qui rappelle que l’affaire était devant la Cour suprême. «Mon conseil est libre de toute partisanerie politique», a encore ajouté le ministre de la Justice sous les tap latab nourri des députés de la majorité, dont le Premier ministre Pravind Jugnauth et son Deputy, Ivan Collendavelloo.

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