Photo : Kaeli Swift

«C’est une espèce nuisible», a affirmé le ministre de l’Agro-industrie Mahen Seeruttun. Une campagne visant à éliminer l’ensemble de la population de corbeaux à l’île Maurice est en cours. Et ce jusqu’à fin septembre.

C’est le second exercice de ce type cette année, après celui mené en février dernier. 2 000 individus avaient alors été tués. Le millier de corbeaux restants ne seront pas épargnés par le personnel des National Parks and Conservation Services (NPCS), chargé de l’abattage.

Un scientifique affecté à ce service explique que l’oiseau est une menace pour la biodiversité à Maurice. «Les corbeaux se nourrissent d’animaux endémiques et freinent leur conservation», dit notre interlocuteur.

Un avis soutenu par Vikash Tatayah, directeur de conservation auprès de la Mauritian Wildlife Foundation, qui soutient la campagne d’abattage. Il précise que les oiseaux à lunettes, le pigeon des mares, le cardinal de Maurice, le scinque de Telfair, le gecko de Gunther, parmi d’autres, peinent à survivre à cause des corbeaux. Ces volatiles au plumage noire détruisent les nids d’oiseaux, volent les œufs et mangent les petits. Même les lézards adultes ne sont pas à l’abri.

«Ces oiseaux sont également un danger pour la santé publique», avance Vikash Tatayah. Outre de fouiller volontiers les dépotoirs de l’île à la recherche de nourriture, ils sont des vecteurs de maladies, ajoute-t-il.

Du poison sera mélangé à de la nourriture qui sera placée près des lieux où les corbeaux ont installé leurs nids. Le DRC 1339, ou Starlicide, n’est pas mortel pour d’autres espèces d’oiseaux et de mammifères ni pour l’humain. Le NPCS s’assurera, du reste, que d’autres animaux n’ingèrent pas la nourriture contaminée. Les carcasses de corbeaux seront incinérées.

Au cours de la semaine, environ 25 employés de la NPCS ont fait le tour de l’île pour identifier les territoires de ces oiseaux. Ils sont surtout présents au Quai D (Port-Louis), à Roche-Bois, La Chaumière, Poudre d’Or et dans certains villages du nord, de même qu’à Mahébourg.

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