Vingt ans après le massacre sur le Ching Ching No. 12, un autre drame s’est joué sur un thonier taïwanais. Une bagarre a éclaté ce mercredi 20 février entre des membres d’équipage d’origine philippine, thaïlandaise et taïwanaise sur le Wen Peng qui croisait à 1 500 miles nautiques, soit à 2 800 km, au nord-est de Maurice. Deux morts sont à déplorer alors six autres marins-pêcheurs sont portés disparus, a annoncé le ministère taïwanais de la Pêche.

La bagarre a éclaté à l’issue d’une sanction disciplinaire et un lieutenant philippin a poignardé deux membres d’équipage avant d’ordonner à onze membres de l’équipage à se jeter à l’eau. Les gardes-côtes australiens ont déjà signalé à leurs collègues mauriciens qu’ils vont se rendre sur place, la zone dans laquelle se trouve le Wen Peng étant sous sa juridiction. Les chalutiers taïwanais Hang Feng No. 3 et Hung Fu No. 88 ainsi que le porte-conteneurs australien Stahla ont récupéré huit marins en mer et les ont dirigés vers les Maldives.

Un navire des gardes-côtes taïwanais devrait rejoindre le Wen Peng d’ici une dizaine de jours. Le Wen Peng a quitté le port de pêche de Ch’ien-Chen, au sud de Taïwan le 29 janvier avec onze Indonésiens, dix Philippins et trois Taïwanais, sans compter un capitaine taïwanais de 57 ans. Ce dernier, le chef mécanicien et un représentant des autorités taïwanaises se sont enfermés dans la salle des machines lorsque la bagarre a éclaté.

Le ministère taïwanais des Affaires étrangères ainsi que les gardes-côtes taïwanais disent avoir vainement tenté d’entrer en contact avec les Américains basés aux Chagos pour une assistance, mais ils n’ont jamais répondu à leurs appels.

Il y a vingt ans, un drame similaire s’était déroulé dans les eaux mauriciennes : le capitaine taïwanais Kung Tai-an du Ching Ching No. 12 avait été condamné à vingt ans de prison par la justice locale pour avoir massacré douze membres d’équipage et forçant trois autres à se jeter en mer parce qu’ils refusaient un prolongement de leur contrat. Le 23 février 1999, le Conseil des ministres notait qu’une enquête policière avait été ouverte sur cette affaire, après avoir annoncé qu’une commission d’enquête serait mise sur pied dans le sillage des émeutes qui avaient éclaté à la mort de Kaya en cellule policière.

 

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