Une enquête d’envergure a été ouverte par la douane malgache, mauricienne et réunionnaise dans le cadre de la saisie des 46,1 kilos d’héroïne à Toamasina, dans la Grande île, ce lundi 22 avril. L’objectif avoué étant de démanteler un réseau international ayant des tentacules en Afrique du Sud, à Madagascar, à Maurice, au Mozambique et en Tanzanie.

A Maurice, la Mauritius Revenue Authority (MRA) s’intéresse plus particulièrement au propriétaire, qui est également skipper, d’une vedette rapide qui mouille d’ordinaire à proximité du Club Med d’Albion. Ses enquêteurs ont intercepté l’embarcation avec l’aide de la National Coast Guard (NCG) dans la journée du vendredi 19 avril, mais n’ont rien trouvé de suspect à bord.

Les trois services de douanes ont cependant de forts soupçons que ce «pleasure craft» allait mettre le cap sur Sainte-Marie, à Madagascar, pour récupérer un stock de 250 kilos d’héroïne. Le fait qu’il ait été arraisonné aurait permis aux services français et malgaches de mettre la main sur ceux chargés de faire la livraison de la drogue, provenant d’Afrique du Sud, au large de l’île Sainte-Marie.

La douane réunionnaise a déployé de grands moyens sur terre et a même dépêché un navire de la marine française pour mener à bien cette mission d’interception. Le nouveau patron de la douane malgache, Ernest Lainkana Zafivanona, a, lui, personnellement supervisé l’opération à Toamasina.

Cela n’a cependant pas empêché deux groupes d’individus en possession de la drogue et qui avaient été pris en filature de fausser compagnie aux douaniers. Un premier groupe voyageant à bord d’une Audi Q7 a pu prendre la poudre d’escampette alors que le second qui était dans une Range Rover flambant neuve a été intercepté, mais est parvenu à s’enfuir.

C’est donc dans la Range Rover que 46,1 kilos de drogue, et non pas 40 kilos comme précédemment annoncé, qui ont été saisis. La valeur marchande de ce stock se chiffre à 691,5 millions s’il est écoulé sur le marché mauricien. Le propriétaire du bateau de plaisance et son ami découverts à bord vendredi devront s’expliquer dans les jours à venir sur cette affaire.

«C’est un dossier qui a été traité avec tout le professionnalisme et sérieux voulu depuis plusieurs semaines avec des échanges d’informations cruciaux à ce sujet parmi les administrations de la région», indique en tout cas la douane malgache qui a été la seule à se fendre d’un communiqué. Certains sourcillent face à cet empressement de rendre public un tel exercice, l’enquête étant toujours en cours et qu’ils n’ont toujours pas mis la main au collet des trafiquants locaux.

La drogue en provenance d’Afghanistan est passée par la Tanzanie pour être remise en Afrique du Sud avant d’être acheminée au Mozambique. De là, elle est transportée vers Madagascar pour être livrée à Maurice. C’est à travers le partage de renseignements entre la douane malgache, mauricienne et réunionnaise que 146 kilos de drogue ont pu être saisis par le passé à Madagascar. Sans compter 42 kilos à La Réunion.

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