L’Anti Drug and Smuggling Unit (ADSU) et les services de douane de la Mauritius Revenue Authority (MRA) ont un sérieux problème avec les additions. Dans un communiqué envoyé aux médias au lendemain de l’opération conjointe du mercredi 4 mars 2017 dans la zone portuaire, ils font état de la saisie de 135 colis de drogue pesant 1 kilo chacun alors qu’ils n’en ont saisi que 118…

Depuis plus d’un an, ce premier lot de drogue importé par Navind Kistnah pour le compte du caïd emprisonné Peroomal Veeren était présenté comme étant de 135 kilos alors qu’en réalité, il ne pèse que 119 kilos. L’ADSU, la MRA ou le service de presse de la police n’ont rien fait pour rectifier l’erreur jusqu’à présent. Comme vous pouvez le constater dans le document disséminé à l’époque par l’ADSU (voir ci-dessus), il est indiqué que six sableuses à pression avaient été saisies. Quatre de ces cylindres contenaient 20 colis d’un kilo chacun alors que les deux autres n’en recelaient que 19 d’un kilo chacun.

Quatre multiplié par 20 totalisent 80 alors que deux multiplié par 19 se chiffrent à 38. En additionnant les deux, le résultat est 118. C’est ce même nombre qui a été réceptionné par la police scientifique, le Forensic Science Laboratory (FSL). L’exercice s’est étalé sur six jours en présence d’un fort contingent des commandos du Groupe d’intervention de la police mauricienne (GIPM) et du «exhibit officer» de l’ADSU.

Le «gross weight» de la drogue a été quantifié à 123 kg alors que le poids net est de 119 kilos. Ce qui démontre que les emballages ne pesaient que quatre kilos. Finalement, ce premier lot de drogue ne dépasse pas les Rs 2 milliards, mais vaut moins de Rs 1 785 000 000, sa pureté étant de 40%. A l’Assemblée nationale le mardi 17 juillet, le ministre mentor, sir Anerood Jugnauth, a fait comprendre au député de l’opposition Adiil Ameer Meea qu’il va inviter un ex-juge de la Cour suprême à enquêter sur le «trou» de 16 kilos.

«Il faudra déterminer si le chiffre de 135 kilos a été avancé pour obtenir une plus grosse récompense», avait avancé un spécialiste de la lutte antidrogue à ION News la semaine dernière. Du côté de l’ADSU, on avait mis de l’avant le fait que les emballages recouverts de toile étaient imbibés d’eau, celle-ci ayant été utilisée pour couper les sableuses à pression avec une meuleuse, communément appelée «grinder». Elle a aussi admis n’avoir pas eu recours à une balance conforme, ne s’attendant pas à une telle prise…

 

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